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Paris 1

Débat : partenariat, insertion dans l’environnement régional, national et européen.

jeudi 2 octobre 2003, par Marc - Université Paris 13

CR du 4ème débat organisé à Paris 1. Transmis par Marie Cottrell (SNESUP Paris 1).

SNESUP-FSU, CGT, Paris 1

Le quatrième débat (le dernier organisé par le président) portait sur : partenariat, insertion dans l’environnement régional, national et européen.

Les thèmes ne sont pas simples.
L’université n’est pas indépendante de son environnement, et il est utile et nécessaire de tisser des liens, avec la ville, la région, les entreprises, l’Europe.

Mais, les université sont des établissements publics nationaux, qui doivent le rester, tant par le budget (de l’Etat) que par le rayonnement, l’image, le cadre institutionnel. Elles ont acquis après 30 ans de vie une personnalité propre, qu’elles entendent conserver.

Comme d’habitude, il est plus simple de tomber d’accord sur ce que nous ne voulons pas que sur les solutions à proposer.

Voilà ce que nous ne voulons pas (large consensus) :
- le désengagement financier de l’Etat
- la délivrance de diplômes nationaux par le privé
- la reconnaissance européenne (et la labellisation) de diplômes délivrés par des établissements "rentables" du secteur concurrentiel, ou de fait on peut "acheter" les diplômes
- l’obligation de conclure des accords avec les régions, les entreprises (il faut que ce soit possible mais pas obligatoire)
- la création de "clubs" d’universités de prestige
- l’extension du statut d’université dérogatoire technologique
- l’obligation de créer des ECPU regroupant des établissements
- la notion de seuil en dessous duquel l’université serait obligée à une fusion-disparition

Quelques points dont nous avons discutés :

  1. Il y a un besoin d’accords entre universités dans des cadres juridiques convenables.
    La situation actuelle n’est pas satisfaisante. Quelques exemples :
    la coopération inter-universitaire au niveau parisien se fait en partie au moyen d’une association de loi 1901, le collège des universités de Paris, la gestion commune du réseau de communication rapide entre universités de paris se fait à la bonne franquette, les GIP fonctionnent mal (objet unique, contrôle a priori, durée déterminée...)
    Il faut inventer des formes de coopération à la fois fermes et souples, sous le contrôle des CA respectifs. Les seules qui peuvent réussir sont celles qui sont décidées en toute indépendance par les universités concernées.
  2. En ce qui concerne la délivrance de diplômes à valeur européenne, ce ne peut pas être une simple liste de crédits validés de manière automatique, au vu du nombre d’heures. Dans ce cas, on peut toujours accepter un étudiant, mais les risques d’échec sont immenses. Il faut une connaissance des contenus selon l’université, des accords bilatéraux, mettre au clair la notion de parcours, pouvoir proposer une orientation, des remises à niveaux, etc.
  3. Il y a besoin, si l’université le souhaite, de recevoir une aide pour négocier des contrats de recherche avec des entreprises ou répondre aux appels d’offres de Bruxelles. Actuellement la plupart des universités sont démunies, les équipes CNRS reçoivent une aide de la cellule Contrat du CNRS, mais l’université n’est pas prise en compte (elle héberge, chauffe, éclaire, etc... les équipes). Il arrive que les contrats signés soient entièrement au profit de l’entreprise et que le service rendu par l’université ne soit pas du tout estimé à sa juste valeur. Quant aux contrats européens, les universités en tant que telles sont sous représentées à Bruxelles où le lobbying est essentiel.
    Il faudrait des sortes de cabinet-conseils (éventuellement en commun pour plusieurs universités) pour aider à conclure des contrats satisfaisants pour les deux parties.
  4. Il faudrait intéresser davantage les régions aux projets universitaires, en particulier en Ile-de-France, conclure des CPER (contrat de Plan Etat-Région) équitables, dans l’intérêt de tous, répondant aux besoins et volontés des universités.
    Les rapports avec les régions ne doivent pas conduire au désengagement de l’Etat, ni aux inégalités régionales (régions pauvres, régions riches).

En bref, beaucoup de besoin de formules nouvelles, respectueuses des intérêts publics et collectifs.
Des questions de formulation : décentralisation ? décentralisation fonctionnelle (qu’est-ce que c’est ?) ? déconcentration ?

Il me semble clair en tout cas que les termes du projet de loi actuel ne répondent pas du tout aux problèmes posés dans ce quatrième débat.


Voire aussi le CR des 3 premiers débat dans l’article CR des débats à Paris 1.