Université en lutte

Accueil > Débat "modernisation" des universités > "Débat" modernisation Université de Provence

Université de Provence

"Débat" modernisation Université de Provence

mardi 30 septembre 2003, par Marc - Université Paris 13

De: "Antoine Meylan" <antmeyl@realink.org>
Date: Mar 30 sep 2003  22:18:05 Europe/Paris
À: "SNASUB Sup" <snasub-sup@ras.eu.org>
Objet: [snasub-sup] "débat" modernisation Université de Provence

Bonjour,

Suite à une assemblée générale tenue mi-septembre, un " débat " autour de la loi de modernisation universitaire a été initié par la Direction à l’Université de Provence la semaine dernière sous la forme de 3 groupes de travail réunis chacun 2 fois 2 heures entre le 23 et le 26 septembre :

Groupe de travail 1 : "Fonctionnement institutionnel des Universités, prospectives et gouvernance"

Groupe de travail 2 : "Globalisation des moyens, moyens de l’autonomie et évaluation"

Groupe de travail 3 : "Partenariats et insertion dans l’environnement régional, national et européen"

Le 19 septembre, puis le 22 septembre dans 2 communiqués successifs, l’Intersyndicale CGT (FERC Sup), FSU (SNASUB et SNESup), UNSA Éducation (A&I et SNPTES), UNEF de l’Université de Provence a dénoncé les conditions dans lesquelles s’engageait le débat sur la loi de modernisation des Universités à Aix-Marseille 1 :

- calendrier confus et serré, absence des étudiants, non banalisation du temps de travail, alors même que de nombreux personnels sont pris par les examens, les inscriptions, les journées de pré-rentrée etc.

- le projet soumis au débat initié par la CPU, reste inscrit dans la logique ministérielle, que les personnels et les trois conseils ont refusée à l’unanimité (1 abstention) par un vote le O2 juin dernier.

- le peu de temps octroyé au débat (3 x 2 heures sur Aix et Marseille en 1 semaine avant une décision du CA le lundi suivant !) n’était bien évidemment pas à la hauteur de l’enjeu, formulé notamment par messieurs Kaplan, Laurent et Level (Vice-présidents de la Conférence des présidents d’université) dans l’article qu’ils avaient fait paraître dans Le Monde du 17 septembre 2003 intitulé "Universités : changer de siècle"

En conséquence, notre inquiétude légitime demeurait sur :

- la prise en compte des débats et la remontée des propositions formulées ;

- les conditions dans lesquelles une synthèse serait établie (entre vendredi après-midi, date de la dernière séance du groupe de travail et lundi date du CA qui engagerait notre université sur la question !) ;

- la façon dont la diversité des analyses et des propositions serait reflétée ;

- un engagement de toute façon prématuré de notre université sur la question lors du Conseil d’administration du lundi 29.

Malgré ces conditions, les organisations syndicales, responsables et représentatives, ont décidé de prendre part aux discussions, en les considérant comme un simple préambule qui devront connaître d’autres prolongements, bien au-delà des groupes de travail du 22-26 septembre, du CA du 29 septembre et du colloque CPU/Ministre du 9 octobre.

De fait, le message est passé et la Direction a changé de ton vu la tournure qu’on pris les groupes de travail dans lesquels nous avons refusé de nous laisser enfermer dans un débat fermé et purement technique ( en fait un pseudo-débat technocratique limité à une poignée de spécialistes autoproclamés autour de la meilleure façon de mettre en application la politique de désengagement de l’État, de marchandisation de l’Enseignement supérieur et de la Recherche qui veut achever la transformation des universités en entreprises entrées en concurrence à l’échelle européenne pour la production de formations et de savoirs économiquement rentables). On nous a affirmé que puisque le projet de loi ne doit être déposé qu’en juin 2004 selon Luc Ferry, les groupes de travail se réuniraient toute l’année. Les assises du 9 octobre marqueraient le début officiel du débat et pas sa conclusion.

L’Intersyndicale a donc soumis au CA du 29 septembre le projet de motion suivant (proposé par le SNESup) :

" Le C.A. de l’Université d’Aix-Marseille 1 a pris connaissance du projet de modification de la loi de 1984, soumis actuellement au débat initié et amendé par la CPU : force est de constater que ce texte reste inscrit dans la logique ministérielle, que les personnels et les trois conseils ont refusée à l’unanimité (1 abstention) par un vote le 2 juin 2003.

Le CA exprime sa volonté de participer à une réflexion nationale de grande ampleur sur les missions des établissements d’Enseignement supérieur et sur les moyens qu’il convient de leur donner pour y parvenir. Une modification de la loi serait nécessaire, dès l’instant que le projet améliorerait authentiquement le service public d’éducation et de recherche et la vie démocratique des établissements : en l’état actuel, la communauté universitaire n’est pas convaincue par les arguments développés par la CPU. Le débat à venir ne saurait être enfermé dans des discussions techniques sur des mesures parcellisées, comme le fait l’actuel projet de la CPU. Il ne peut pas non plus se tenir dans la précipitation que sous-tend le calendrier de consultation mis au point et calé sur les assises du 09/10 : les charges de la deuxième session d’examens, de la rentrée universitaire, l’impossibilité pour les personnels et les étudiants de dégager le temps nécessaire n’ont pas permis de construire des échanges et d’affiner des propositions.

Dans ces conditions, il est forcément prématuré aujourd’hui 29 septembre de dégager des conclusions qui engageraient notre université. Le C.A. mandate les représentants du bureau de l’Université qui siégeront aux assises du 09/10 pour exprimer, par-delà la diversité des réactions suscitées sur telle ou telle mesure, la réaction très largement négative de la communauté universitaire sur la logique politique du projet actuellement proposé.

La déclaration du ministre L. Ferry, inscrivant la présentation d’un projet de loi devant la représentation nationale en juin 2004, laisse aux partenaires plusieurs mois pour créer les conditions d’un débat approfondi au sein des établissements, dans les instances représentatives nationales, et plus largement devant le corps civique ".

A cette heure, je ne sait pas encore si la motion a été adoptée ou pas, avec des amendements ou telle quelle.

Amicalement,

Antoine Meylan.

Messages

  • De: "rodrigue BU Paris X Nanterre" <rodrigue@u-paris10.fr>
    Date: Mer 1 oct 2003  13:23:17 Europe/Paris
    À: <fac-paris@ras.eu.org>
    Objet: [fac-paris] debat "modernisation"

    Bonjour,

    d’accord avec ce que dit Antoine Meylan d’Aix Marseille sur la nécessité de
    ne pas se laisser enfermer dans des discussions purement techniques visant à
    faire avaliser par les personnels les orientations déjà définies par le
    ministère et la CPU.

    D’accord aussi avec l’idée d’un engagement prématuré (cf. leur motion).
    Une remarque cependant : effectivement le calendrier du passage de la loi
    devant le parlement semble être JUIN sans doute aussi avec le souci du
    pouvoir de laisser passer les élections régionales et européennes avec le
    moins de remous possibles.

    Le séminaire de la CPU du 9 octobre n’est donc effectivement pas un point
    final. Il semble avec l’inviation faite aux parlementaires être un élément
    de préparation du vote de la loi. ça n’empêche -si on le peut- qu’il demeure
    important qu’à cette occasion AUSSI se manifestent d’autres voix que celle
    de la CPU qui en quelque sorte montrent l’existence d’autres forces
    porteuses d’autres choix que ceux de la concurrence sur le marché de
    l’éducation.

    A Nanterre on a finalement obtenu ce lundi au Conseil d’administration le
    principe de l’organisation d’une journée banalisée courant octobre
    d’information à toutes les composantes du contenu des réformes en cours ou à
    venir.

    Mais le contenu et l’ampleur de cette journée dépendront fondamentalement de
    la capacité conjuguée des organisations syndicales et plus largement de
    "ceux d’en bas" de développer des initiatives et des propositions autonomes.
    Un espace a cependant commencé à être dégagé pour tâcher de sortir du carcan
    des réformes imposées.

    G. Rodriguez

    syndicat CGT