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Nantes

Tract LMD Nantes Sciences

mardi 25 novembre 2003, par Marc - Université Paris 13

Les propos de Mr L. Ferry sur l’Université : Mensonges et renoncements.

22 novembre 2003 : Après plusieurs semaines de mobilisation dans les universités françaises, le ministre annonce que le projet de loi d’autonomie des universités n’est pas (plus !) à l’ordre du jour du gouvernement ni du parlement.
Il réaffirme le maintien de la réforme dite L/M/D (Licence/Master/Doctorat) ou 3/5/8, qui est en cours de mise en oeuvre ou prévue à la rentrée 2004 ou 2005 selon les universités (Nantes en 2004).
Il tente de rassurer en voulant faire croire qu’il n’y a pas de risque de marchandisation de l’éducation, ni menace sur le caractère national des diplômes, ni privatisation ou mise en concurrence des établissements. MENSONGES !

En fait, sous le prétexte de l’harmonisation européenne, que la plupart des acteurs de l’Université souhaitent, le ministre tente de déréglementer complètement l’enseignement supérieur :

Menace sur les diplômes nationaux : le ministre joue sur les mots ; effectivement le terme « licence » reste un terme national, mais les Universités auront le choix des mentions proposées. Une université pourra proposer une licence avec une dénomination particulière qui sera la seule à ouvrir l’accès de droit au master correspondant. Cela entraînera plus de sélection à l’entrée en master, donc une concurrence entre établissements pour attirer les meilleurs étudiants.
- Nous demandons une référence nationale des mentions de licence et de master.

Marchandisation des formations : le système dit des E.C.T.S (European Credit Transfer System) préconisé par le ministère, est un système qui permet de comparer des formations en fonction d’un nombre de crédits correspondant à un certain volume de travail pour l’étudiant. Ce système oublie les équivalences patiemment construites depuis des années d’université à université en comparant les contenus de formation. Seul comptera maintenant le nombre de crédits obtenus et non plus les conditions de leur obtention qui sont laissées aux réglementations de chaque pays. Un étudiant pourra ainsi postuler auprès d’une université française pour avoir un diplôme à 180 crédits après avoir obtenu 60 crédits d’une université privée belge, 60 crédits d’un organisme privé anglais de formation à distance et les derniers 60 crédits dans une université publique française. Comment croire alors le Ministre quand il se défend de laisser aller la marchandisation en France ?
- Nous demandons un système d’équivalences basé sur les contenus de formation.

Privatisation : en présentant le 19 octobre au CNESER (Comité National de l’Enseignement Supérieur et de le Recherche) un projet de décret autorisant le groupe des écoles privées de commerce à délivrer le grade de master, le ministre attaque directement l’actuel monopole de l’état dans la « collation des grades » (droit de délivrer des grades universitaires actuellement réservé aux universités publiques).
- Nous défendons l’Université Publique seule garantie d’indépendance et d’accessibilité pour tous les étudiants.

Menaces sur la reconnaissance des diplômes : en incitant à la création de formations à Bac+3 (licences professionnelles) dans des domaines où les diplômés sortaient à Bac+4, le ministre fait un cadeau royal au MEDEF : le niveau bac+3 n’étant actuellement pas reconnu dans les conventions collectives, ses titulaires sont rémunérés à Bac+2. Résultat : vous auriez pu avoir un Bac+4, vous aurez un Bac+3, vous serez payés Bac+2.
- Nous exigeons la renégociation des conventions collectives avant tout changement des niveaux de diplôme. Nous défendons l’élévation des niveaux de qualification.

Une autre Europe de l’Education est possible :

Fondée sur un encouragement massif à la mobilité des étudiants et des enseignants-chercheurs : actuellement il y a moins d’un millier de bourses pour les échanges européens, pour 2 millions d’étudiants. Le budget 2004 programme une baisse des budgets de fonctionnement des Universités, donc une diminution des possibilités de financer les déplacements en Europe des enseignants-chercheurs.
Fondée sur la coopération des Universités Publiques Européennes, dans l’objectif d’un accroissement du niveau de formation des citoyens européens et de la démocratisation de l’accès à la connaissance.

Syndicat National de l’Enseignement Supérieur, section Nantes Sciences 24 Novembre 2003