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La mobilisation au 21 novembre selon les agences de Presse

samedi 22 novembre 2003, par Marc - Université Paris 13

Education-Université-étudiants-réforme,
Loi autonomie des universités : un "nouveau texte" en décembre (ministère)

PARIS, 21 nov (AFP) - Un "nouveau texte" d’avant-projet de loi portant sur
l’autonomie des universités sera soumis en décembre aux partenaires sociaux,
avant l’ouverture d’une nouvelle concertation qui devrait durer "deux ou trois
mois", a-t-on indiqué vendredi au cabinet du ministre de l’Education Luc Ferry.

"Le ministère va rédiger un nouveau texte d’avant-projet de loi qui sera
soumis fin décembre pour une nouvelle concertation pendant deux ou trois mois"
a indiqué un responsable du cabinet de M. Ferry à l’AFP.

"Mais l’objectif de présenter le projet de loi en juin devant l’assemblée
nationale est maintenu" a-t-il précisé.

Par rapport au projet initial, le nouveau texte devrait être accompagné des
"principes de l’application de la loi", réclamés par plusieurs organisations
syndicales pour "cadrer" un projet jugé trop flou.

Le premier avant-projet de loi avait été suspendu en juin par le
gouvernement en raison d’un début de fronde étudiante qui risquait de faire
boule de neige avec les manifestations enseignantes touchant l’enseignement
scolaire.

Sur le principe, néanmoins, le nouveau texte devrait être "toujours
favorable" aux "coopérations entre les universités et les collectivités
territoriales, à la globalisation des moyens, et à la responsabilisation des
équipes présidentielles", a-t-on précisé de même source.

Une des dispositions les plus contestées par les syndicats étudiants qui
visait à accorder à certaines universités un statut dérogatoire "d’université
de technologie", leur permettant d’augmenter les frais d’inscription et de
procéder légalement à une sélection à l’entrée, va être "très largement
modifiée", a-t-on précisé de même source.

Cette disposition était initialement prévue pour régulariser le statut de
Paris 9-Dauphine, dont les procédures de fonctionnement sont régulièrement
jugées illégales par les tribunaux administratifs. Cette université procède à
une sélection forte à l’entrée de ses étudiants, en refusant certaines
inscriptions même si les étudiants peuvent justifier d’un lieu de domicile
proche.

Luc Ferry devait se rendre vendredi matin à l’institut des sciences et
techniques dépendant de l’université de Valenciennes, pour "rencontrer des
étudiants" dans l’une des premières universités françaises à avoir mis en
place l’an dernier le système d’harmonisation européenne des diplômes LMD
(licence-master-doctorat).

Le mouvement étudiant fait tache d’huile : 17 universités ont voté la grève
Par Isabel MALSANG

PARIS, 21 nov (AFP) - La grogne des étudiants contre les "réformes Ferry" a
continué de s’étendre vendredi, touchant 17 universités, essentiellement de
lettres et sciences humaines, tandis que les grévistes de Rennes 2 à l’origine
du mouvement, annonçaient la création d’une coordination nationale.

Après Rennes 2 et Paris 13, les universités d’Aix 1, Amiens, Brest, Caen,
Chambéry, Lille 3, Lyon 2, Metz, Nancy 2, Nantes, Nice, Perpignan, Paris 10,
Strasbourg 2, et Versailles-St Quentin étaient en grève vendredi, selon le
principal syndicat étudiant UNEF.

Sur certains campus, comme à Paris 13-Villetaneuse, des blocages de cours
ont été votés pour lundi matin.

Néanmoins, la progression de la contagion a semblé marquer le pas par
rapport à jeudi, après que le Monde eut annoncé —sans être démenti par
l’Elysée— que le projet de réforme sur l’autonomie des universités avait été
"ajourné" par l’Elysée.

Le ministère de l’Education nationale a précisé pour sa part vendredi matin
qu’un "nouveau texte" allait être proposé, et que la concertation serait
ouverte pendant "deux ou trois mois". Une des dispositions les plus contestées
par les étudiants qui visait à accorder à certains établissements un statut
dérogatoire "d’université de technologie", leur permettant de procéder
légalement à une sélection à l’entrée, va être "très largement modifiée",
selon le ministère.

Ces concessions n’ont pas convaincu partout. A Lyon 2, quelque 700
étudiants réunis en AG ont voté en faveur du retrait pur et simple du texte. A
l’université de Strasbourg Marc-Bloch aussi, le "nouveau texte" a été
considéré comme un "premier pas" mais "pas suffisant".

"Cela montre que les mobilisations font leur effet", a déclaré un
représentant de l’UNEF à Strasbourg. "Mais tant qu’un autre projet de société
pour l’enseignement supérieur ne sera pas proposé on ne se calmera pas",
a-t-il ajouté en citant l’impact de l’autre réforme dite d’harmonisation des
diplômes européens (LMD, pour licence-master-doctorat).

Les étudiants de Rennes 2 ont décidé la mise en place à partir du samedi 29
novembre d’une coordination nationale du mouvement dans la capitale bretonne
où des délégués des autres universités sont invités à se rendre afin de
"mettre en place une plateforme commune".

De son côté, Luc Ferry s’est rendu vendredi à Valenciennes pour défendre
au moins le premier volet des réformes, portant sur l’harmonisation des
diplômes (LMD). Plusieurs présidents d’université ont souligné le besoin d’une
telle réforme ainsi que du projet de loi sur l’autonomie pour lutter contre la
concurrence anglo-saxonne.

Vendredi, deux appels contradictoires ont été signé par des organisations
enseignantes et étudiantes, illustrant un net clivage sur le dossier du
supérieur : Le premier bloc, d’opposition, réunit autour de l’UNEF
(étudiants), quatre syndicats de la FSU (SNESUP, SNES, SNEP et SNCS), la
FERC-CGT, le SNPREES-FO et deux syndicats de l’UNSA Education (Administration
et intendants, SNPTI).

Il estime que les projets du gouvernement "mettent gravement en cause le
service public national d’enseignement supérieur et de recherche" en
introduisant des "risques accrus" de "sélection et de filtrages" des
étudiants, de "pilotage des recherches", "mise en concurrence des
établissements publics", et "mise en cause des statuts et des métiers des
personnels".

Le second "bloc" souligne que le "LMD est une chance pour l’enseignement
supérieur", mais ne parle pas du projet de loi d’autonomie. Il rassemble la
FAGE (2e organisation étudiante derrière l’UNEF), le SGEN-CFDT (enseignants),
l’UNSA Education (personnels) et la FCPE (parents d’élèves).

UNEF. L’UNEF "appelle à une journée de manifestations décentralisées le jeudi 27 novembre", aujourd’hui, vendredi 21 novembre 2003, pour protester contre "les réformes Ferry : LMD (licence-master-doctorat) et autonomie des universités". "Face au succès de la journée de mobilisation d’hier, les étudiants de Rennes-II, [en grève depuis le 5 novembre 2003] réunis aujourd’hui en assemblée générale, appellent à une journée nationale de manifestations décentralisées le jeudi 27 novembre, ainsi qu’à une coordination nationale des étudiants en grève le samedi 29 novembre à Rennes, indique le syndicat qui invite donc également les étudiants mobilisés à s’organiser dans leurs universités et à répondre à cet appel pour la coordination nationale des universités en grève le samedi 29 novembre prochain à Rennes". L’UNEF demande aux étudiants de "continuer de s’informer sur les réformes en cours, participer aux assemblées générales, étendre la mobilisation et à s’organiser en conséquence". Dix-sept universités sont déjà en grève, selon l’UNEF : Rennes-II, Paris-XIII, Aix-Marseille-I, Amiens, Brest, Caen, Chambéry, Lille-III, Lyon-II, Metz, Nancy-II, Nantes, Nice, Perpignan, Paris-X, Strasbourg-II et Versailles-Saint-Quentin.

RENNES, 21 nov (AFP) - Une assemblée générale (AG) de 1.000 à 1.800
étudiants de Rennes 2 a voté vendredi une nouvelle reconduction de la grève
contre les projets de Luc Ferry, entamée le 5 novembre, et un appel national à
manifester jeudi, selon un étudiant membre de l’Unef.

Les étudiants de Rennes 2 ont aussi décidé la mise en place d’une
coordination nationale du mouvement dans la capitale bretonne où des délégués
des autres universités sont invités à se rendre afin de "mettre en place une
plateforme commune".

Les étudiants rennais sont à l’initiative d’un mouvement de protestation
contre "la façon dont le gouvernement entend mettre en oeuvre l’harmonisation
européenne des diplômes" et contre son "projet d’autonomie des universités".

Ils considèrent la présentation en décembre d’un nouveau texte, annoncée
vendredi par le ministère, comme "une blague aussi", a expliqué Thibault Boyer
faisant référence à des propos du ministre de l’Education conseillant mercredi
aux étudiants de "ne pas écouter les blagues qu’on leur raconte".

Ce nouvel avant-projet de loi portant sur l’autonomie des universités sera
soumis en décembre aux partenaires sociaux, avant l’ouverture d’une nouvelle
concertation qui devrait durer "deux ou trois mois", selon le cabinet de Luc
Ferry. Et un projet de loi sera présenté comme prévu en juin aux députés.

"Le peu de modifications ne nous satisfait pas", a poursuivi M. Boyer.
Selon le ministère, une des dispositions les plus contestées par les
étudiants qui visait à accorder à certaines universités un statut dérogatoire
"d’université de technologie", leur permettant d’augmenter les frais
d’inscription et de procéder légalement à une sélection à l’entrée, va être
"très largement modifiée".

Jeudi entre 4 et 6.000 étudiants rennais ont manifesté dans les rues de
leur ville. Une semaine plus tôt, ils étaient entre 3.300 et 5.000. Rennes 2
accueille en temps normal 21.000 étudiants.

LILLE, 20 nov (AFP) - Quelque 700 étudiants de l’université de Lille 3
(lettres et sciences humaines) réunis en assemblée générale ont décidé
vendredi de reconduire lundi la grève votée jeudi contre le projet d’autonomie
des universités, a-t-on appris auprès de l’Unef.

"Nous avons décidé à l’unanimité de reconduire la grève lundi à Lille 3, à
l’issue de deux heures trente d’assemblée générale. Le mouvement se traduira
par des débrayages dans les amphis et par des animations dans le grand hall de
la fac pour informer les étudiants", a déclaré à l’AFP Jérôme Calmels,
président de l’Unef de Lille.

Les étudiants protestent contre l’harmonisation européenne des diplômes et
le projet d’autonomie des universités du gouvernement, estimant que ces
mesures conduiront à instaurer une "inégalité des diplômes" selon les
universités, entre lesquelles s’installera "une réelle concurrence".

Dans les universités de Lille 1 (Sciences et technologie) et Lille 2 (Droit
et médecine), l’Unef a distribué ces deux derniers jours des tracts appelant à
la mobilisation et informant sur les réformes en cours, et de nouvelles
"réunions de préparation" sont prévues en début de semaine.

STRASBOURG. Strasbourg, correspondance. Environ 800 étudiants réunis en AG à l’université Strasbourg-II Marc-Bloch, jeudi 20 novembre 2003, ont voté la grève à l’appel de l’UNEF pour protester contre le LMD et la réforme universitaire. Quelques centaines ont ensuite ont défilé dans les rues de Strasbourg jusqu’au rectorat. Des piquets de grève ont par ailleurs perturbé les cours. Une nouvelle AG est prévue lundi 24 novembre. Aucun mouvement n’est en revanche signalé dans les trois autres universités alsaciennes.

PARIS-VIII. "Après un forum à l’initiative d’un collectif d’enseignants le 18 octobre, et qui avait réuni une soixantaine d’enseignants et d’IATOSS de l’université, une assemblée générale convoquée unitairement par les organisations syndicales des personnels et des étudiants a réuni environ 250 personnes hier à midi", indique le SNESUP-FSU. "La demande d’un débat public immédiat, afin de pouvoir maîtriser collectivement ce que peut être le projet universitaire propre à Paris-VIII, est resté jusqu’à maintenant sans réponse. Cela est directement le produit de la réforme ministérielle dite LMD sur laquelle une première information a été faite, mettant en évidence les risques considérables de mise en concurrence entre les universités et de ruptures systématiques d’égalité entre les étudiants. Paris-VIII, du fait de ses spécificités, risque d’être particulièrement malmenée dans un tel contexte", s’inquiète le SNESUP.

TOULOUSE. Toulouse, correspondance. 500 à 600 personnes ont manifesté hier après-midi, jeudi 20 novembre 2003, dans les rues de Toulouse, selon le syndicat SUD-Étudiant de l’université Toulouse-III Paul Sabatier. Un comité de mobilisation a été mis en place durant l’AG (assemblée générale) organisée le matin et qui réunissait 200 personnes, et la grève pourrait être soumise au vote lors de la prochaine assemblée prévue le 25 novembre. D’autres AG se sont tenues par ailleurs à l’appel de différents syndicats, notamment l’UNEF, l’AGET-FSE et SUD-Étudiant. 400 personnes étaient réunies à l’université de Toulouse-II Le Mirail.

MARSEILLE. Marseille, correspondance. Les étudiants de la faculté de lettres de l’université Aix-Marseille-I se sont mis en grève jeudi 20 novembre 2003, indique Hélène Magdo, président de l’UNEF Aix-Marseille. Entrés dans le mouvement au début du mois de novembre avec une assemblée générale hebdomadaire et la mise en place d’un comité d’information, les étudiants ont voté la grève et l’occupation des locaux lors d’une AG réunissant "un peu plus de 600 personnes", précise Hélène Magdo. Une nouvelle AG devait se tenir ce vendredi 21 novembre à midi pour décider de la reconduction de la grève jusqu’au lundi 24 novembre 2003. L’UNEF Aix-Marseille organise par ailleurs des réunions d’information dans les universités Aix-Marseille-II et Aix-Marseille-III pour sensibiliser les étudiants et les encourager à rejoindre le mouvement.

NICE. L’université de Nice Sophia-Antipolis rejoint également le mouvement de mobilisation des universités françaises, selon l’UNEF. Jeudi 20 novembre, une assemblée générale rassemblant 500 étudiants s’est prononcée en faveur de la grève et de l’occupation des locaux à la faculté de lettres. Une assemblée générale d’information sur les réformes Ferry devait se tenir vendredi 21 novembre à midi. La décision de reconduire la grève devait également être soumise au vote. Des assemblées générales quotidiennes sont prévues sur le site de la faculté de lettres pour la semaine du 24 au 28 novembre. Selon l’UNEF, les autres facultés de l’université doivent également organiser des assemblées générales pour décider de leur entrée dans le mouvement. L’UNEF est la première organisation étudiante de l’université de Nice-Sophia-Antipolis, avec 45% des voix lors des dernières élections au conseil d’administration.

TOULON. À l’université de Toulon et du Var, deux assemblées générales ont réuni une centaine d’étudiants mercredi 19 et jeudi 20 novembre, selon l’UNEF. Un comité d’information a été mis en place.

Entre 150 et 200 étudiants, selon l’UNEF Pau, se sont rassemblés en assemblée générale le 20 novembre 2003, dans un amphithéâtre de l’UPPA (université de Pau et des Pays de l’Adour) pour discuter des réformes en cours (LMD et modernisation universitaire). Mais les étudiants, réunis en intersyndicale autour de l’UNEF, de la FSE, du SNESUP et de la CNT, n’ont pas voté la grève. Un petit groupe a investi dans l’après-midi le CA (conseil d’administration) de l’université, qui débattait du budget 2004, comme il l’avait déjà fait le 13 novembre dernier, suite à une première AG.

À Bordeaux, une cinquantaine d’étudiants se sont réunis en assemblée générale dans l’amphi 700 de l’université Bordeaux-III Michel-de-Montaigne, à l’appel de l’UNEF, de SUD-Étudiant, de la FSE et de la CLE, un groupe libertaire né suite à la mobilisation de l’an passé. Mais là non plus, la grève n’a pas été votée et aucune intersyndicale n’a été créée.

Messages

  • "les étudiants ont voté la grève et l’occupation des locaux lors d’une AG réunissant "un peu plus de 600 personnes", précise Hélène Magdo

    Et maintenant les faits dont je défis n’importe quel militant Unef Aix intègre de remettre en cause :

    La caméra d’M6 tourne... coup d’oeil rapide de McDo... "bon on fait le vote ?"
    "Qui vote contre la grêve ?"
    5 personnes lèvent timidement la main

    "Qui s’abstient ?"
    65 personnes comptées par l’Unef

    "Qui refuse de prendre part au vote"
    rhum... apprécions par nous même la perspicacité des syndicalistes étudiants

    "Qui vote pour ?"
    Pas plus de 60 personnes hurlent "ouuuuiiii" aux premiers rangs.

    Re-coup d’oeil gêné à la caméra... et coup de génie ! "Dans la mesure où deux amphis nous ont rejoins, on peut dire qu’on est 600 ici et donc soutraire de 600 les contres et abstentionnistes ?"

    Les 50 militants hurlent un autre "ouiiii" ...

    Dégoutée par de telles pratiques, je me casse... je présume que la macdo a été fière et peut être un peu honteuse espérons le, de déclarer à la caméra passive que les étudiants (?!) d’Aix marseille avaient voté la grêve et blablabla...

    Elle a peut être oublié de dire que l’amphi D accueillant des prépa Capes/aggreg d’histoire les ont jeté dès leur tentative de "débrayage" toujours aussi intelligente.