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Presse

La mobilisation au 1/12 selon les agences de presse

lundi 1er décembre 2003, par Marc - Université Paris 13

Blocage des cours à Rennes 2 et à Angers

RENNES, 1er déc (AFP) - Les cours étaient bloqués lundi à l’université
Rennes 2, pour la cinquième semaine consécutive, et d’Angers, pour la première
fois depuis le début du mouvement de protestation des étudiants, ont indiqué à
l’AFP des membres des comités de grève et les directions des établissements.

A Rennes 2, une assemblée générale (AG) de 4 à 5.000 étudiants selon les
organisateurs, 3 à 4.000 selon la communication de l’université, sur un total
de 21.000 étudiants, a voté la poursuite du blocage des cours jusqu’à jeudi.
Seuls les enseignements pour les candidats au Capes et à l’Agrégation étaient
assurés.

A l’université d’Angers, les cours des UFR de lettres et sciences qui
accueillent respectivement quelque 4.500 et 2.800 personnes ont été bloqués
par des étudiants en grève. Le blocage se déroulait dans un "bon climat de
dialogue et d’organisation" avec les directions des UFR concernées, selon
Annie Meyer, DRH à l’université d’Angers.

Le reste de l’université, qui accueille d’habitude en tout 15.700
personnes, restait ouvert. La dernière AG a réuni vendredi quelque 500
étudiants, selon une étudiante gréviste.

L’AG de Rennes 2 a accepté de participer aux actions proposées par la
coordination nationale de 27 universités en grève mise en place samedi : une
journée d’action nationale décentralisée mercredi 3 décembre, une
manifestation à Paris samedi 6 décembre auprès des intermittents du spectacle
et une manifestation européenne samedi 13 décembre.

L’AG a également adopté la plate-forme de revendication proposée par la
coordination, qui exige l’abrogation des décrets LMD sur l’harmonisation
européenne, une augmentation du nombre et du montant des bourses de mobilité
européenne, la mise en place d’un statut social de l’étudiant et une loi de
programmation budgétaire permettant "la démocratisation du savoir".

Les cours sont suspendus depuis le 5 novembre à l’université Rennes 2, d’où
le mouvement national de protestation des étudiants est parti, sur la base
d’un refus des décrets LMD et du projet sur l’autonomie des universités.

L’UNEF a estimé à 30.000 le nombre de manifestants ayant répondu à la journée
d’action de jeudi.

Paris XIII : poursuite du blocage à Villetaneuse, reprise des cours à Bobigny

BOBIGNY, 1er déc (AFP) - Les étudiants grévistes de l’université Paris XIII
ont poursuivi lundi le blocage des cours sur le site de Villetaneuse
(Seine-Saint-Denis) mais ont repris les cours à Bobigny, a-t-on appris auprès
de la présidence de l’université.

"Après une assemblée générale confuse qui s’est déroulée dans une ambiance
tendue entre ceux qui étaient pour le blocage et ceux qui étaient contre, nous
avons fourni aux étudiants des urnes pour organiser un vote", a expliqué Alain
Neuman, président de Paris XIII.

"Sur Villetaneuse, les cours ont cessé depuis huit jours", a-t-il rappelé.

Les étudiants sont en grève pour obtenir l’annulation des décrets LMD
(Licence-mastère-doctorat), le retrait définitif du projet de loi d’autonomie
des universités et un réengagement financier de l’Etat dans les universités.

NANTES. Nantes, correspondance. Une assemblée générale a rassemblé 1 200 personnes aujourd’hui, lundi 1er décembre 2003, à l’université de Nantes. La plate-forme revendicative établie samedi dernier par la coordination nationale (L’AEF du 01/12/2003, 38950), a été votée. La grève et les blocus sont reconduits. Lors de cette AG, un appel à manifester a été lancé pour la journée de mercredi. Nicolas Quinqueneau, président de l’UNEF Nantes, regrette que le référendum organisé vendredi 28 novembre à la faculté des sciences et techniques sur la suspension des enseignements (L’AEF du 01/12/2003, 38960) "n’ait pas été précédé de réunions permettant une véritable information des étudiants".

PARIS-VIII. Une assemblée générale de "plus de 400 personnes" a voté la reconduction de la grève aujourd’hui à l’université Paris-VIII, indique le SNESUP-FSU. "Les étudiants ont décidé de poursuivre la mobilisation et de renforcer le travail d’information notamment en passant dans les cours afin que le débat sur l’avenir de l’Université s’engage avec tous", indique le syndicat qui précise qu’ "un échange important s’est instauré avec la présidence". "La direction de notre université n’a pas, à ce jour, souhaité s’associer à la demande d’un moratoire immédiat de la mise en oeuvre du LMD afin de prendre le temps pour le ministère, dans le cadre européen et avec les universités, de définir les modalités exactes de garanties nationales et européennes de définition commune des diplômes, seule garantie pour une véritable harmonisation européenne."

Contact : SNESUP Paris-VIII, François Castaing, fcastaing@univ-paris8.fr

PARIS-XIII. 892 étudiants ont voté pour le blocage du site de Villetaneuse de l’université Paris-XIII, 587 ont voté contre, lors d’une assemblée générale, aujourd’hui, lundi 1er décembre 2003, assure Alain Neuman, président de l’établissement. "L’université a fourni des urnes aux étudiants pour qu’ils organisent ce vote. Il s’agissait d’éviter que cela dégénère entre les partisans et les opposants au blocage." Alain Neuman précise que "les étudiants ne pouvaient accéder aujourd’hui au site de Villetaneuse mais que les enseignants et les IATOSS pouvaient rentrer". Sur le site de Bobigny, les cours ont lieu. Selon Caroline de Haas, du comité de grève de Paris-XIII, "près de 2 000 étudiants se sont réunis aujourd’hui en assemblée générale. La grève a été reconduite à une très large majorité. Seule la question du blocage a provoqué des divergences". Julie Coudry, présidente de la Confédération étudiante, déclare que "l’assemblée générale s’est déroulée dans une ambiance assez tendue".

4 000 à 5 000 étudiants de l’université Rennes-II réunis en assemblée générale aujourd’hui, lundi 1er décembre 2003, ont voté la plate-forme de revendication proposée par la coordination nationale réunie à Rennes, ce week-end. Ils ont également voté la reconduction de la grève et le blocage de l’université jusqu’au jeudi 4 décembre. C’est le plus important rassemblement en assemblée générale depuis le début du mouvement de grève. Près de 60% des étudiants ont voté pour la reconduction de la grève selon la présidence. Les étudiants grévistes ont débloqué les entrées principales de l’université et les locaux de la présidence, le personnel peut à nouveau travailler et les cours destinés aux étudiants étrangers et aux étudiants qui préparent les concours nationaux sont à nouveau dispensés. Les autres cours sont suspendus depuis le 5 novembre.

ADMINISTRATIFS. Une intersyndicale (A&I-UNSA-Éducation, SGEN-CFDT, SGPEN-CGT, SNAPAI-FAEN, SNASUB-FSU, SPASEEN-FO) des personnels administratifs de l’Éducation nationale appelle à participer le 9 décembre 2003 à des réunions intersyndicales, notamment "pour l’annulation des 1 100 suppressions de postes prévues" dans le cadre du budget 2004. Elle assure que Luc Ferry a pris "l’engagement" que ne serait fait aucun obstacle à ces réunions.

SNESUP. Le SNESUP-FSU "appellent les enseignants du supérieur à décider ensemble et en relation avec le mouvement étudiant, des modalités de leur action dans la semaine qui commence", "à développer les initiatives d’information les plus larges, à poser ces revendications dans les conseils d’établissement, à intervenir auprès des responsables d’établissement, des élus locaux, auprès des parlementaires, en ce sens" et à "participer à la journée de grèves et de manifestations du mercredi 3 décembre". Le SNESUP "soutient pleinement" les revendications de la coordination étudiante qui s’est réunie à Rennes le 29 novembre 2003 (L’AEF du 01/12/2003, 38950), revendications "qui rejoignent les exigences de nombre d’enseignants du supérieur et de personnels dans les établissements".

L’UNEF "soutient les revendications et décisions" de la coordination nationale étudiante regroupant, samedi 29 novembre, "des représentants de 27 universités en grève et d’une quinzaine d’universités mobilisées", en particulier la "plate-forme de revendications" et l’appel à "une journée nationale d’actions décentralisées" pour le mercredi 3 décembre 2003. L’UNEF plaide pour "une autre harmonisation européenne des diplômes et un budget à la hauteur des besoins", autrement dit pour "la multiplication des bourses de mobilité", "un surlignage des diplômes permettant des équivalences européennes", "une réglementation nationale sur le contenu des diplômes et sur les modalités d’examens (acquis pédagogiques de 1997)", "la non-sélection à bac+3 et la fin de la sélection dans le master" et contre une "dévalorisation du DEUG et de la maîtrise".

CNT-FAU. "La coordination nationale doit permettre au mouvement de s’émanciper des récupérations et de se renforcer", assure la CNT-FAU (Confédération nationale du travail-Formation action universitaire) qui attend "les amendements et propositions" des assemblées générales qui se tiendront cette semaine "pour la prochaine coordination nationale qui devra se réunir le dimanche 7 décembre à Paris-XIII". "Pour parer au flou des mandatements et dans un souci d’efficacité, la CNT-FAU insiste sur la nécessité du respect des principes de démocratie directe. Ainsi, il est important que les délégué-e-s aient des propositions et des décisions de leur assemblée générale respective et puissent donc voter en fonction des seules directives des AG".