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Bilan de la coordination étudiante du samedi 29/11

lundi 1er décembre 2003, par Marc - Université Paris 13

La coordination des étudiants appelle à l’action en France et en Europe

par Patrice NOVOTNY

RENNES, 30 nov (AFP) - La coordination nationale des étudiants en grève,
constituée ce week-end à Rennes, a proposé aux universités participant au
mouvement une journée d’action le mercredi 3 décembre, et essayé de donner une
dimension continentale à la protestation en appelant à une manifestation
européenne le 13 décembre.

Ils ont également décidé de proposer une "journée nationale d’action
centralisée" à Paris samedi 6 décembre.

Quelque 200 étudiants, délégués de 27 universités françaises en grève et
observateurs de syndicats soutenant le mouvement (UNEF, Sud Etudiant, CNT,
Fédération syndicale étudiante), ont défini une plate-forme de revendications
commune lors d’une réunion organisée sur le campus de Rennes 2, d’où le
mouvement de contestation est parti le 5 novembre.

"Nous, étudiants de France mobilisés, soutenons les mobilisations qui se
dessinent en Europe, car nous avons conscience qu’elles sont le fait
d’attaques générales et libérales sur l’éducation et nous appelons à une
manifestation européenne le 13 décembre", affirme une motion adoptée par la
coordination dans la nuit de samedi à dimanche.

Une délégation d’étudiants allemands était venue participer aux débats dans
la capitale bretonne, ainsi que des représentants anglais et italiens. Un
mouvement de protestation contre les économies prévues dans les budgets touche
les principales villes universitaires allemandes depuis plusieurs semaines.
Des étudiants sont mobilisés à Berlin, en Hesse (centre-ouest) à Francfort,
Kassel et Marbourg, en Basse-Saxe (nord-ouest) à Goettingen et Hanovre, ou en
Bavière (sud).

"Nous avons envoyé un délégué à Iéna, où hier (samedi) les étudiants
allemands étaient eux-aussi réunis en coordination", a expliqué Sylvaine
Besnier, porte-parole de la coordination nationale. "On veut montrer qu’on est
mobilisé sur la question d’un vrai service public européen et qu’on est pour
une harmonisation européenne, mais pas celle-là", a-t-elle ajouté.

Interlocutrice incontournable

La plate-forme de revendications commune appelle de son côté au "retrait
des décrets d’application LMD (Licence-Mastère-Doctorat)", et au "retrait
définitif du projet sur l’autonomie des universités", bien qu’elle ait noté
"un premier recul" gouvernemental sur cette question, selon la porte-parole.

Le ministre de l’Education nationale Luc Ferry a affirmé mercredi sur
France Inter ne pas vouloir "passer en force" pour le projet d’autonomie des
universités. Il a néanmoins redonné la date du mois de mars comme objectif
pour parvenir à un accord, alors que dans un communiqué du samedi 22 novembre
toute référence à un calendrier avait disparu, faisant conclure à un recul sur
le dossier.

Le texte voté exige en outre "le maintien du cadre national des diplômes et
des règles d’examen", refuse "la sélection entre la Licence et le Mastère",
demande "le maintien des diplômes intermédiaires, Deug et Maîtrise", et
réclame une "augmentation en nombre et en montant des bourses de mobilité".

La coordination pourrait se réunir à nouveau dimanche 7 décembre sur le
campus de Paris-13 Villetaneuse. Certains étudiants veulent faire de
l’instance une interlocutrice incontournable : "la coordination nationale doit
être la seule légitime à pouvoir rencontrer le ministre", a ainsi souhaité
Benjamin Chneiweiss, du secrétariat fédéral de Sud Etudiant.

Le syndicat UNEF estimait de son côté que le "mouvement (était) toujours
ascendant", par la voix de son président Yassir Fichtali. L’UNEF a estimé à
30.000 le nombre de manifestants ayant répondu à la journée d’action de jeudi,
après avoir décompté 20.000 personnes dans les rues à l’occasion de la
mobilisation nationale de la semaine précédente.