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Université Paris 13

CR AG Paris 13 du 6 novembre

samedi 8 novembre 2003, par Marc - Université Paris 13

Compte rendu de l’Assemblée Générale du 6 novembre 2003 à Paris XIII Villetaneuse, 12h30

L’assemblée générale tenue à 12h30, réunit environ 250 étudiants et quelques personnels, à l’appel du SNESUP-FSU, de la CGT, de l’UNEF, de SUD-éducation et de SUD-étudiants. Il y est débattu des réformes de l’enseignement supérieur : réforme LMD (Licence Master Doctorat) et réforme de « modernisation des universités ».

Les participants soulignent les menaces que fait peser la réforme LMD sur les étudiants.

Tout d’abord, la fin de l’équivalence nationale des diplômes serait particulièrement néfaste pour une « université de banlieue » comme Paris 13, qui risque de voir ses diplômes très dévalorisés.

La session de septembre n’est plus obligatoire. Plusieurs intervenants s’inquiètent fortement de sa remise en cause, qui serait défavorable à de nombreux étudiants et particulièrement aux salariés qui passent fréquemment leurs examens en deux fois.

Cette réforme est appliquée dans l’urgence (calendrier avancé d’office par le Président pour une application dès la rentrée 2004) sans concertation des instances démocratiques (notamment les 3 conseils), alors que les modalités d’application au niveau de Paris 13 ne sont pas arrêtées et les plaquettes de formation encore en discussion.

Un grand flou règne concernant la compensation entre Unités de Valeur, qui sera de fait remise en cause.

Le projet de « modernisation des Universités » prétend offrir plus d’autonomie à chaque Université pour sa gestion interne.

Ainsi, les frais d’inscription peuvent désormais, sous certaines conditions, être fixés librement et risquent donc d’augmenter de façon dramatique.

La sélection est possible à l’entrée des Masters, donc désormais à bac+4 au lieu de bac+5.

Le budget de l’établissement n’est plus fléché, notamment par rapport aux cursus : cela favorisera probablement les cursus professionnalisants et les cursus type ingénieur au détriment des cursus généraux, jugés moins rentables.

Enfin, ce projet entraîne une dégradation du statut des personnels : certains enseignants-chercheurs se verraient chargé d’un volume d’enseignement double, ce qui ne peut que nuire à la qualité des cours et de fait leur interdire l’accès à la recherche. Le projet entraînerait également une aggravation de la précarité des IATOSS (ingénieurs, administratifs, techniciens et ouvriers), dont plus du quart est déjà recruté sur des contrats à durée déterminée souvent inférieur à un an.

Ces deux projets s’inscrivent dans un contexte général de précarisation et d’attaques du gouvernement sur tous les fronts sociaux : enseignement et recherche, culture (intermittents), droit du travail (RMI-RMA), etc. Certains soulignent qu’il ne faut pas séparer ces problèmes, mais se solidariser dans les luttes.

Comme il l’a déjà démontré au printemps, le gouvernement tente de se passer de débats démocratiques par un recours systématique à l’avis d’ « experts » illégitimes. Il s’agit donc de tourner le rapport de force ainsi créé à notre avantage afin de faire respecter la démocratie.

Les étudiants revendiquent un droit de regard sur des réformes qui les concernent au premier plan. Ils réclament les mêmes droits, mêmes diplômes, mêmes conditions de travail pour tous. Les réformes LMD et « modernisation » doivent être non pas repoussées mais purement et simplement abrogées.

D’aucuns déplorent le manque de résultat obtenus au travers des luttes du printemps 2003, mais on fait remarquer que cet échec partiel (seul un report des réformes a été obtenu) est certainement lié à un problème de stratégie des organisations syndicales et surtout au manque de mobilisation des étudiants en période d’examen. Car les étudiants représentent un moteur important dans la lutte contre les projets du gouvernement. Ils l’ont montré en faisant annuler la baisse des allocations étudiantes en début d’année, sans qu’une démonstration de force soit nécessaire.

Hier à Rennes a eu lieu une occupation de l’université toute la nuit, suivie d’un départ en manifestation aujourd’hui : la mobilisation a commencé. A Jussieu également, des étudiants se mobilisent à cause de refus d’inscription, et se sont heurtés à 3 interventions musclées de la police.

Il faut donc informer et mobiliser tous les étudiants de Paris 13 pour entraver les réformes, s’organiser et trouver des solutions concrètes. Le mouvement se doit d’être avant tout local pour rester démocratique et impliquer au maximum les étudiants. La participation de 250 étudiants est encourageante à ce titre. Il faut cependant mobiliser davantage et par tous les moyens (bouche à oreille, tracts, affichage,…) avant de pouvoir décider d’une grève.

Concrètement, on propose de s’inviter au prochain CEVU (Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire) jeudi 13 novembre afin de lui demander de se prononcer clairement à propos des réformes. Cette démarche rappellerait par ailleurs que les conseils ne sont pas uniquement des instances consultatives, mais qu’ils doivent au contraire rester décideurs.

Par ailleurs, on suggère de récupérer les plaquettes des nouvelles formations qui ont été discutées au dernier CEVU afin de pouvoir les critiquer sur des bases concrètes.

Des étudiants se revendiquant comme « non-militants » et « non-syndiqués » décident de s’impliquer à leur tour dans le mouvement. Il est décidé de l’organisation d’un comité de mobilisation qui se réunit en fin d’Assemblée Générale, sur la base du volontariat, pour examiner les modalités d’action. Ce comité se charge de la rédaction d’un communiqué de presse, et de tracts pour appeler à une ASSEMBLEE GENERALE JEUDI 13 NOVEMBRE A 9H.

Enfin, quelqu’un souligne la tenue d’un séminaire sur l’éducation lors du Forum Social Européen la semaine prochaine et invite à y participer afin de s’informer notamment de l’harmonisation universitaire au niveau européen et international.

Messages

  • APPEL A LA MOBILISATION :

    Nous, étudiants de Rennes 2 réunis en Assemblée Générale, exigeons l’abrogation de décrets LMD et le retrait du projet de loi sur l’autonomie des universitiés. Ces deux réformes instaurent des inégalitiés entre les étudiants et mettent les universitiés en concurrence :

    > Elles permettent d’augmenter les frais d’inscription.

    > Elles remettent en cause nos droits (compensation, sessions de rattrapage....)

    > Elles instaurent une sélection à la fin du 1er cycle et permettent une sélection avant même l’entrée en université.

    > Elles dévalorisent nos diplômes en mettant fin au cadrage national.

    > Elles permettent aux entreprises et aux colectivités teritoriales d’orienter la politique univeristaire, notammment en ce qui concerne la répartion du budget des universités.

    NOUS, étudiants de Rennes 2, ne partageons pas cette vision de la modernisation de l’universitié et de l’harmonisation européene.

    Nous exigeons une véritable harmonisation basée sur un service public européen d’éducation qui soit égalitaire, fruit d’un débat international, national et démocratique.

    En ce sens, nous appelons l’ensemble de la communauté universitaire française à se mobiliser pour le retrait de ces réformes et l’ensemble des universités, lycées publics et privés, à rejoindre le mouvement de grève de Rennes II.

    GRANDE MANIFESTATION NATIONALE LE 15 NOVEMBRE A PARIS.