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Université de Bretagne Occidentale

Brest : motion du Conseil de la Faculté Ségalen

mardi 20 mai 2003, par Marc - Université Paris 13

UNIVERSITE DE BRETAGNE OCCIDENTALE
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES SOCIALES
MOTION PRESENTEE AUJOURD’HUI 20 MAI EN CONSEIL DE FAC

Les membres du Conseil de la Faculté Ségalen, Université de Bretagne Occidentale, réunis le 20 mai 2003,

- témoignent de leur solidarité avec les revendications et les protestations actuellement portées par les mouvements de mobilisation et de grève de tous les personnels de l’éducation et de la recherche publiques, et notamment au sein de l’Université de Bretagne Occidentale ;

- réclament le retrait de l’actuel projet de transformation des régimes de retraites ;

- dénoncent l’entreprise de démantèlement du service public de l’enseignement et de la recherche nationaux menée à marche forcée par le Ministère de l’Education Nationale au cours de l’année écoulée :

- suppression de 30 à 40 % des crédits de l’enseignement supérieur et de la
recherche publics ;

- suppression de 25 OOO postes de MI-SE, dans l’enseignement secondaire ;

- destruction des systèmes d’enseignements des Universités, au profit d’une
réforme LMD qui n’a été ni élaborée, ni discutée ;

- régionalisation et/ou privatisation de l’Education Nationale, par le décret du 5 mars 2003, qui supprime le terme « Nationale » dans les
désignations officielles ;

- « régionalisation » corrélative de cent vingt mille fonctionnaires de
l’Enseignement et de la recherche publiques ;

- projet de loi d’autonomie des établissements d’enseignement supérieur, qui revient sur la loi Savary 1984, tente de finir de démanteler le service public de l’enseignement et de la recherche universitaires nationaux et les
livre à toute institution privée souhaitant les accaparer.

Ils constatent le front du refus légitimement opposé au Ministre, lors du
CNESER exceptionnel du 19 mai 2003, sur ce dernier projet de loi et s’y
associent.

Ils demandent que l’ensemble de ces mesures soit abrogées, et que le temps soit donné pour que s’ouvre un réel débat dans la communauté universitaire, et plus généralement, dans la communauté nationale et européenne, sur l’évolution des services publics d’enseignement et de recherche, dans l’intérêt des peuples concernés, et non des seuls grands intérêts privés.

Messages

  • Manifestement ce mouvement engagé essentiellement par les étudiants de lettres recouvre plus une inquiétude des étudiants qu’une position vis-à-vis de la réforme. Sur l’autonomie, on peut se demander pourquoi les mêmes qui revendiquent l’autonomie de la Bretagne sont contre celle des universités ? Les mêmes arguments pourraient être développés pour les deux cas : régions riches – universités riches, etc.

    Pour le LMD, il est des garanties à demander dans le cadre du LMD, mais certainement pas l’uniformisation des enseignements qui n’existe pas de toute façon : une licence à Aix ou à Lille a des contenus différents, et c’est heureux, et le choix des options rend même ce contenu différents sur un même lieu. En revanche, une accréditation nationale est nécessaire pour le LMD ; pourquoi ne pas blinder la nécessité de l’habilitation nationale par un contrôle régulier et une évaluation de la qualité du diplôme délivré ? voilà une action qui serait positive.

    Je n’irais pas plus loin : vous comprenez que je suis loin d’être solidaire de ce mouvement qui me semble plus être un mouvement d’humeur qu’un mouvement sérieux.