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UNIVERSITE D’AVIGNON ET DES PAYS DE VAUCLUSE

Avignon : motion CA autonomie

mercredi 28 mai 2003, par Marc - Université Paris 13

MOTION ET COMMUNIQUE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’UNIVERSITE D’AVIGNON ET DES PAYS DE VAUCLUSE RELATIFS AU PROJET DE LOI FERRY

CA du 28 MAI 2003

Dans le contexte national de préoccupation sur l’avenir de l’enseignement supérieur et de ses personnels, le conseil d’administration de l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse exprime son opposition à la méthode et au calendrier imposés par le gouvernement qui interdisent toute analyse et concertation sérieuse sur l’avant projet de loi de modernisation de l’enseignement supérieur, dite « loi Ferry » qui apporterait des bouleversements fondamentaux pour la vie des universités et leurs missions dans la société.
Le conseil d’administration manifeste son inquiétude au sujet :
- de restrictions diverses de moyens accordés à l’enseignement supérieur et à la recherche,
- des conditions de la mise en place de la réforme LMD,
- des positions ministérielles ambiguës et malvenues concernant les établissements de moins de 15 000 étudiants.

L’avant projet de loi ouvre le risque de l’éclatement du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, de la restructuration régressive de la carte universitaire, et de la mise en concurrence généralisée des établissements.

Le conseil d’administration juge très dangereuse la proposition de création des établissements publics de coopération universitaire ayant statut de personne morale de droit public. Ceux-ci fonctionneraient comme de super collectivités éloignées des usagers et des personnels, et permettraient, grâce à un pilotage autoritaire du Ministère de restructurer complètement la carte universitaire, en regroupant les universités de moins de 15 000 étudiants ou en les faisant disparaître en tant qu’universités de plein exercice.

Le conseil d’administration s’inquiète également de la menace que représenterait l’extension du statut d’Université de Technologie aux établissements formant des « cadres des entreprises et des administrations », qui permettraient aux universités qui le souhaiteraient de sortir du cadre juridique des EPCSP et d’instaurer une sélection des étudiants à l’entrée.

Le conseil d’administration exprime également sa préoccupation au sujet de la globalisation du budget des universités, car celle-ci permettrait, en particulier, un libre usage par les équipes de direction de la dotation budgétaire, y compris pour la gestion des emplois et ferait peser un risque considérable sur le statut et l’avenir des personnels. Outre les transferts de charge importants de l’État vers les établissements que représenterait cette nouvelle modalité budgétaire pour chacun d’eux, ce sont les risques d’inégalités entre établissements et entre régions qui se développeraient, remettant en cause l’unité du service public.

Le conseil d’administration s’oppose à la disparition des comités techniques paritaires dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche.

Ces vives inquiétudes conduisent le conseil d’administration de l’Université d’Avignon à rejeter le projet sous sa forme actuelle, et à demander la tenue de véritables négociations et d’une concertation élargie à toute la communauté universitaire et au-delà.

Messages

  • Je ne comprends pas la raison de ce vent de panique qui souffle autour de l’enseignement supérieur. La réforme des diplômes universitaires est une bonne chose. Elle va permettre de créer une égalité jusqu’ici inexistante à l’égard de nombreux pays européens. Le principe 3-5-8 associé au projet LMD (Licence-Master-Doctorat) va ouvrir les portes de l’emploi à l’étranger. Etudiante en licence projets culturels, j’envisage à la rentrée 2004 de m’inscrire en master de la filière choisie. Cela me permettra d’acquérir la reconnaissance du diplôme obtenu dans le cas où je décide soit de postuler pour un emploi dans un pays européen soit d’y poursuivre mes études sans avoir de problèmes d’équivalence. Ainsi, tous les étudiants européens gravissent ensemble et de manière équitable, les échelons du système universitaire. Alors, à quoi bon cette rébellion d’étudiants qui se préoccupent plus des frais supplémentaires liées aux inscriptions que de voir les bénéfiques à long terme de cette réforme très juteuse à mon goût.

    Voir en ligne : Avignon : motion CA autonomie