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Presse

La mobilisation au 27/11 selon les agences de presse

samedi 29 novembre 2003, par Marc - Université Paris 13

PARIS, 27 nov (AFP) - Le ministre de l’Education nationale Luc Ferry,
commentant la participation des étudiants à la journée de manifestations à
l’appel des syndicats, a déclaré jeudi qu’il n’avait "jamais cru à cette
mobilisation" parce que la réforme entreprise est "totalement bonne".

"Je n’ai jamais cru vraiment à cette mobilisation parce qu’il me semble
que les étudiants grévistes sont partis sur un mauvais dossier", a dit Luc
Ferry.

Les étudiants grévistes "plaident contre l’harmonisation des diplômes
européens qui est une formidable chance y compris pour eux", a dit le
ministre.

"Le dossier (des grévistes) étant mauvais et la réforme étant totalement
bonne (...), j’étais convaincu que la raison l’emporterait", a-t-il ajouté.

PARIS, 27 nov (AFP) - Quelque 30.000 étudiants ont manifesté jeudi dans
de nombreuses grandes villes de France contre les réformes universitaires dont
l’harmonisation européenne des diplômes, selon un bilan établi jeudi soir
par le principal syndicat étudiant Unef.

A Paris, ils étaient entre 2.300 selon la police et 8.000 selon l’Unef.
Lors d’une première manifestation la semaine dernière, l’Unef avait
recensé environ 20.000 manifestants dans toute la France.

Aucune estimation nationale des manifestants n’était disponible auprès de
la police.

"30% des universités mobilisées en France... pour nous, c’est énorme", a
déclaré le président de l’Unef Yassir Fichtali qui parle d’un mouvement
"ascendant". "Il y avait 16 universités mobilisées la semaine dernière et
près de 30 aujourd’hui", a-t-il précisé.

La mobilisation touche un tiers des universités

par Isabel MALSANG

PARIS, 27 nov (AFP) - La journée nationale de manifestations des
étudiants contre l’harmonisation européenne des diplômes a drainé 30.000 personnes
jeudi, selon l’Unef, traduisant aux yeux du syndicat étudiant une
progression, même si celle-ci semble très lente.

Mardi soir, aucun chiffre sur l’ampleur de la mobilisation n’était
disponible de source policière au plan national.

"30% des universités mobilisées en France... pour nous, c’est énorme", a
déclaré le président de l’Unef Yassir Fichtali. La semaine dernière, le
syndicat avait recensé 20.000 manifestants dans toute la France.

"Nous avons le sentiment qu’il y a plus d’universités qui entrent dans la
mobilisation. On est plutôt sur un mouvement ascendant", a affirmé M.
Fichtali, qui défilait en tête de la manifestation parisienne.

Sur la petite centaine d’universités françaises qui accueillent deux
millions d’étudiants au total, seules 22 avaient néanmoins voté en faveur
d’une grève au cours d’assemblées générales, et 32 avaient appelé à
participer aux manifestations.

Pour la première fois depuis le début du mouvement de grogne, lancé à
Rennes le 5 novembre, les étudiants franciliens ont semblé prendre le relais
avec une participation importante au cortège qui a défilé entre Odéon et le
ministère de l’Education nationale : 2.300 manifestants selon la police, 8 à
10.000 selon l’Unef. Probablement un chiffre compris entre les deux, selon
l’AFP.

"La mobilisation a pris du temps à +prendre+, car c’est très compliqué
d’expliquer des décrets à des étudiants", reconnaissait Caroline de Haas,
responsable de l’Unef à Paris 13-Villetaneuse.

Mis à part Paris, la plus grosse manifestation a eu lieu à Rennes avec
2.700 personnes selon la police, tandis qu’un millier de personnes s’étaient
réunis à Nantes. Ailleurs, le nombre de manifestants atteignait en général quelques
centaines. A Lille, 600 personnes ont défilé selon la police, plus d’un
millier selon l’Unef ; ils étaient 500 à Rouen, 800 à Tours et 200 à
Poitiers, selon la police.

Dans certains endroits comme à Rouen, des lycéens se sont joints aux
cortèges. A Tours, des blocages de cours ont eu lieu, mais selon le
secrétaire-général de l’unviersité François rabelais, seulement 300
étudiants suivent réellement le mouvement, dans une université qui a "approuvé la
réforme LMD à l’unanimité".

Le ministre Luc Ferry n’a pas ménagé sa peine pour tenter d’expliquer ses
positions et décourager d’éventuels nouveaux manifestants, après son
apparent recul sur le dossier de l’avant-projet de loi sur la modernisation
universitaire.

"Je ne veux pas passer en force ce serait idiot", a-t-il dit mercredi
soir sur France Inter, en redonnant au passage la date du mois de mars comme
objectif pour parvenir à un accord avec les étudiants et les présidents
d’université, alors que dans son communiqué de samedi toute référence à un
calendrier avait disparu, faisant conclure à un recul sur le dossier.

"Je veux prendre le temps de la concertation pour que d’ici le mois de
mars, on puisse se mettre d’accord (...) Je suis sûr que je vais y arriver,
c’est une question de méthode", a-t-il déclaré.

LYON. Les associations étudiantes lyonnaises GAELIS (Groupement des
associations étudiantes de Lyon-I) et UNI-Lyon se sont mobilisés sur les
campus de la ville, hier et aujourd’hui jeudi 27 novembre 2003, pour
protester contre la journée de mobilisation universitaire et les actions
organisées par l’UNEF et SUD, notamment. "Les associations ont décidé de
réagir aux pratiques démagogiques et mensongères des syndicats", déclare
GAELIS, qui "dénonce la manipulation des étudiants" par des syndicats,
lesquels "profitent de l’ignorance généralisée". Le groupement associatif
invite à une table ronde d’information, mercredi 3 décembre 2003, sur le
campus de la Doua de l’université Lyon-I Claude-Bernard.

À Lyon-II Lumière et Lyon-III Jean-Moulin, le mouvement a rassemblé entre
200 personnes selon l’UNI, et 600 personnes, selon l’UNEF, pour une
manifestation conduisant les étudiants jusqu’au rectorat de Lyon. Le
syndicat UNI clame également une désinformation orchestrée par l’UNEF et
conteste le fait d’un mouvement très mobilisateur. La journée de
banalisation organisée hier, mercredi, sur le campus de Bron de l’université
de Lyon-II, pour renseigner les étudiants inquiets, n’a pas rencontré
d’engouement particulier, selon la présidence.

GRENOBLE. Dans les autres villes de la région Rhône-Alpes, les mobilisations
sont demeurées faibles et stables par rapport au début de semaine. À
Grenoble, l’UNEF note que, à l’inverse des événements de lundi dernier, près
de 300 étudiants de Grenoble-II Pierre-Mendès-France et Grenoble-III
Stendhal se sont mobilisés, alors que l’assemblée générale d’hier s’est
déroulée en comité restreint. Il est prévu deux journées de banalisation et
d’information demain, vendredi, et lundi prochain, dans ces deux
établissements. À l’université de Saint-Étienne Jean-Monnet, ils sont près
de 200 étudiants à soutenir la grève, contre près de 150 à l’université de
Savoie, à Chambéry.

En Rhône-Alpes, dans l’ensemble de ces universités, ces grèves n’ont pas
entraîné la suspension des cours.

Motion de la Conférence des présidents d’université

La CPU constate que l’élaboration des formations conformes aux arrêtés de 2002
(LMD) a mobilisé une large part de la communauté universitaire et a débouché
sur des votes très largement majoritaires des conseils des universités ;
aujourd’hui plus de la moitié des universités sont passées au LMD ou l’ont
adopté. Tout retard conduirait en France à une université à deux vitesses.

La CPU affirme que la mise en place rapide du LMD est nécessaire au
développement du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Elle
rappelle que, sans une université publique forte, les logiques de
marchandisation de l’enseignent supérieur et de la recherche l’emporteront, ce
qu’elle ne peut admettre.

La CPU rappelle son attachement au caractère national des diplômes. Elle
demande que, à l’issue du passage au LMD de l’ensemble du dispositif français
de formations supérieures, un processus d’harmonisation négociée soit mis en
oeuvre.

La CPU réaffirme la nécessité absolue d’une évolution de la loi de 1984,
nécessité affirmée par la plupart des acteurs de l’enseignement supérieur ; la
poursuite du débat, aussi longtemps qu’il le faudra, doit permettre de dégager
sur ce plan un accord largement majoritaire.

La CPU demande avec force que l’enseignement supérieur et la recherche
deviennent une priorité de la nation, avec des moyens se situant au niveau des
pays comparables : la CPU demande un plan pluriannuel de développement des
universités.

La motion a été adoptée à l’unanimité lors de la séance plénière du 27

novembre 2003.

27/11/2003

Voici les dernières info sur la mobilisation à Metz.

Une AG a réuni aujourd’hui un millier d’étudiants malgré la décision du
président de fermer l’université pour 2 jours "pour raisons de sécurité".

La grève a été reconduite jusqu’à lundi à une large majorité. Le blocage
des UFR et de l’IUT est maintenu. Une nouvelle AG aura lieu vendredi .

La section SNESup a apporté son soutien total aux étudiants grévistes et
appelle les enseignants à se joindre à la manifestation des étudiants
demain à 14H00.

Claude Canedoli Snesup

Nancy, correspondance

1 000 personnes ont manifesté à Metz selon les organisateurs, aujourd’hui
jeudi 27 novembre 2003. Selon la police, ils étaient 600 contre les réformes
universitaires. "LMD, ECTS : universités en détresse" ou encore "Luc Ferry,
t’es foutu, les étudiants sont dans la rue" étaient quelques-uns des slogans
des étudiants. La bannière principale du cortège indiquait "lycéens,
étudiants, chômeurs, ensemble il faut lutter : retrait des réformes Ferry".

Dans le cortège, des étudiants venaient principalement des quatre UFR du
site du Saulcy, rejoints par quelques lycéens, des enseignants du SNESUP et
des intermittents du spectacle. Le cortège s’est dirigé vers la préfecture
pour revenir sur le site du Saulcy, également point de départ de la
manifestation. Une prochaine assemblée générale est prévue demain midi à
l’université.

Richard Lioger, président de l’université de Metz déclare aujourd’hui qu’
"il est temps pour les étudiants de montrer leur volonté de concertation".

Il souhaite "que les cours reprennent dès vendredi 28 novembre et que les
UFR ouvrent à nouveau leurs portes. Trouvons ensemble, dans la sérénité, les
réponses concrètes aux questions légitimes qui se posent quant à
l’application du LMD à Metz." Richard Lioger rappelle toutes les décisions
prises depuis février 2003, au conseil d’administration et au CEVU (conseil
des études et de la vie universitaire) avec la commission de suivi du LMD :
"Le LMD a été suivi à Metz dans la transparence d’un processus démocratique
que personne ne peut contester."

"Nous sommes dans la confusion la plus totale au niveau des revendications",
estime le président de Metz. "Pour en rajouter à la confusion, hier, les
intermittents du spectacle étaient présents en AG (&) et le SNESUP soutient
les étudiants alors que ses représentants élus dans les conseils
d’université ont voté pour le LMD et que certains ont même participé
activement au projet de collaboration avec les autres universités lorraines
dans le cadre du LMD !" Selon lui : "Il faut que les étudiants veillent aux
risques de manipulations dans le contexte politique actuel."

MANIFESTATION SCINDÉE

"On n’a pas réussi ce qu’on voulait, nous sommes déçus", soupire Mounir El
Harradi, président de l’UNEF à Nancy. "La manifestation s’est scindée en
deux au niveau du rectorat et le recteur n’a pas voulu nous recevoir." Les
étudiants de Nancy étaient entre 600 et 1 000 selon l’UNEF et 500 selon la
police à défiler aujourd’hui, jeudi 27 novembre, venant principalement de
Nancy-II. La manifestation a débuté à l’UFR de lettres, en passant à l’UFR
de droit, elle s’est achevée devant le rectorat. Le représentant de l’UNEF
raconte : "Des bus de CRS nous attendaient et nous nous sommes dispersés.

C’est une grave erreur que le recteur ne nous ait pas reçus. Nous attendons
les prochaines déclarations du ministre. Ensuite, nous allons organiser une
sorte de grande élection au sujet des réformes que nous ferons voter dans
tous les cours de Nancy-II."


La CAN (Commission administrative nationale) du syndicat A&I-UNSA-Éducation
(Administration et Intendance) "refuse un projet de loi dit de modernisation
universitaire qui exacerberait la concurrence entre les universités et
entraînerait l’aggravation des inégalités", dans une motion adoptée à
l’unanimité le 26 novembre 2003. Elle "s’oppose à l’application du budget
global qui mettrait en cause les statuts, les missions et les métiers des
personnels IATOSS, [et] exige que la mise en place de la réforme sur le LMD,
qu’elle approuve quant à ses objectifs notamment de pluridisciplinarité et
d’ouverture sur l’Europe, se fasse avec des moyens adéquats à la hauteur des
enjeux et en concertation avec tous les membres de la communauté
universitaire". Elle "réaffirme son attachement au service public national
de l’enseignement supérieur et aux diplômes nationaux" et "comprend les
inquiétudes des étudiants qui doivent être écoutés et entendus par le
gouvernement." La CAN "appelle les personnels IATOSS à participer aux
initiatives locales et réitère son exigence de l’ouverture d’une réflexion
de fond sur l’avenir des universités." Deux autres motions sont adoptées à
l’unanimité.

Sur les "oeuvres universitaires", la CAN "constate que les mesures de
revalorisation des indemnités de gestion pour le réseau des oeuvres
universitaires, annoncées en juin dernier, ne sont toujours pas effectives,
et rappelle son exigence de leur rétroactivité". Elle "exige du ministère la
parution sans délai des textes attendus. Autre motion, sur "l’évaluation
notation" : la CAN revendique notamment "le maintien d’une notation annuelle
des agents (...), le maintien de l’attribution annuelle des réductions
d’ancienneté pour ne pas léser les personnels dans le déroulement de leur
carrière (...), la mise en place d’instances de recours pour traiter des
conflits pouvant intervenir entre évaluateurs et évalués."


Marseille, correspondance

Une assemblée générale réunissant 300 à 400 étudiants a voté la reconduction
de la grève à la faculté de lettres de l’université de Nice
Sophia-Antipolis, jeudi 27 novembre 2003, indique à L’AEF Philippe
Verquière, président de l’UNEF à Nice, où environ 800 étudiants ont
manifesté dans les rues. Une délégation composée de représentants de l’UNEF,
de SUD-Étudiant et de trois étudiants indépendants devait par ailleurs être
reçue ce jeudi soir 27 novembre 2003 par le recteur de l’académie de Nice.
"Outre l’annulation de la réforme LMD, nous réclamons également la
construction de logements étudiants supplémentaires, notamment pour les
étudiants étrangers, et la rénovation des cités universitaires existantes.
200 nouveaux logements doivent être construits prochainement sur le campus
de Saint-Jean-d’Angély, mais ce n’est pas suffisant. 300 chambres seulement
sont réservées aux étudiants, alors qu’ils sont 600 chaque année. Enfin,
nous exigeons le paiement, dès lundi, des bourses, qui à ce jour n’ont
toujours pas été versées aux étudiants", explique Philippe Verquière.

Les étudiants qui avaient déjà occupé les locaux de la faculté de lettres
jeudi 20 et vendredi 21 novembre derniers, ont de nouveau pris position dans
les lieux et empêché la tenue des cours hier mercredi 26 novembre 2003,
après une assemblée générale réunissant " 600 à 700 personnes ", selon
l’UNEF, ainsi que ce jeudi matin. Une centaine d’étudiants ont également
occupé les locaux du CROUS de Nice.

Des réunions d’information et de sensibilisation sont par ailleurs
organisées dans les facultés de sciences, de droit, de psychologie et dans
les IUT. Selon l’UNEF, les étudiants en psychologie commenceraient à se
mobiliser, tandis que ceux de droit "manifestent une bonne écoute. Leurs
professeurs ont pris la parole et vont dans notre sens", précise Philippe
Verquière. L’IUP Tourisme se joindrait également au mouvement.