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Amiens

CR AG Amiens du 20 novembre

samedi 22 novembre 2003, par Marc - Université Paris 13

UNIVERSITE DE PICARDIE JULES VERNE ASSEMBLEE GENERALE INTER-CATEGORIELLE JEUDI 20 NOVEMBRE 2003

Information centrale : GREVE VOTEE SUR LE CAMPUS D’AMIENS.

250 à 300 personnes présentes : étudiants, enseignants et personnels administratifs et techniques de l’université de Picardie Jules Verne.

1.) COMPTE-RENDU DE L’A.G. DU « COLLECTIF AMIENOIS POUR UN DEBAT DEMOCRATIQUE A L’UNIVERSITE »

Le "Collectif Amiénois Pour un Débat Démocratique à l’Université" s’est réuni pour la troisième fois le mardi 18 novembre. Un compte-rendu de cette réunion a introduit l’A.G. inter-catégorielle afin d’informer les personnes présentes de ce jour, jeudi 20 novembre 2003, à 12H30 sur le campus d’Amiens sud.
- Précision : le Collectif travaille en très étroit partenariat avec celui mis en place par les étudiants.
- Confirmation : la manifestation organisée le vendredi 14 devant la salle des conseils, alors qu’allait s’y tenir le conseil d’administration de l’université devant se prononcer sur les projets de maquettes L.M.D. à envoyer au ministère, a abouti à ce que le président concède une journée de débat sur la réforme : mardi 25 novembre 2003. C’est un premier résultat quant à la principale et première revendication du Collectif : la prise en compte et l’écoute de tous les acteurs de la communauté universitaire dans cette « révolution silencieuse » qui touche l’ensemble des cursus et des établissements.
- Information : un texte a été déposé auprès de Telex, le journal quotidien de l’université, afin que soit clairement établi que ce sera toute la journée du 25 novembre qui doit être banalisée, et non le seul après-midi comme le laissait penser un précédent numéro de Telex. Ce texte a été lu devant l’A.G.
- Annonce : le Collectif banalisera lui-même l’ensemble de la journée du 25 si la présidence ne répond pas favorablement à cette demande de respect quant à la parole donnée par le président de l’université.
- Présentation : de la liste des thèmes proposés à la discussion par le Collectif, avec un mot particulier pour les personnels administratifs et ouvriers de l’université, lesquels à notre sens ne doivent surtout pas être oubliés ou laissés en marge du mouvement.

  • Les menaces sur l’égalité d’accès au savoir dispensé par l’université ;
  • La remise en cause de la qualité de ce savoir ;
  • Les dysfonctionnements de la démocratie universitaire à Amiens ;
  • La remise en question programmée des statuts des différentes catégories de personnels ;
  • Les coupes budgétaires sans précédent ;
  • La défense de la valeur des diplômes et l’impérieuse nécessité de penser au devenir des étudiants au-delà des seules attentes à court terme du marché ;
  • L’avenir des disciplines dans le dispositif L.M.D. ;
  • Le futur de la recherche universitaire, en particulier pour les disciplines représentées comme les moins rentables dans le contexte de globalisation actuel ;
  • Les logiques de privatisation impulsées au niveau européen, mais aussi national, de par l’imposition d’une réinvention « libre » des cursus sous la contrainte de quelques critères encadrant implicitement une démarche devenue quête d’économie d’échelle.

- Présentation : des personnes élues pour composer le bureau d’organisation du Collectif, sachant que pour ce qui concerne les étudiants il est préférable que cette A.G. du 20 se prononce : dans un souci de démocratie et pour assurer une plus grande légitimité à ces représentants étudiants.

- Rappel : la nécessaire couverture médiatique du mouvement, ce qui implique la prise de contacts avec les différents organes de presse.
- Outils de mobilisation : de nouveaux textes sont en cours de rédaction pour préparer la mobilisation du 25.

2.) Sujets débattus lors de l’Assemblée Générale

- La crainte que des enseignants maintiennent leurs cours le 25 en matinée, d’où la nécessité d’une position claire de la présidence et d’une communication des Collectifs en direction des étudiants afin de refuser toute reculade sur ce point.
- La décision qui avait été initialement prise de bloquer le Conseil d’administration du 14 novembre en cas de refus d’un moratoire par la présidence. Ce mot d’ordre n’ayant pas été appliqué jusqu’au bout, certains ont regretté l’envoi des projets de maquettes au ministère. D’autres ont appelé à ce que le moratoire soit imposé par la base, aucune formation ne pouvant être viable sans l’aval des équipes pédagogiques.
- L’appel des étudiants de Rennes 2, lu devant l’A.G. et soutenu par elle.
- La réforme dans son contenu. On remarque à ce titre que seule la partie émergée de l’iceberg est perçue par nombre d’étudiants qui en restent à la seule modification de l’organisation des grades universitaires. Un effort de pédagogie est visiblement nécessaire pour dépasser ce stade embryonnaire de la prise de conscience.
- La question de la grève, à décréter ou non en l’état actuel du rapport des forces. Quelques étudiants ont exprimé leur refus de s’exprimer dans ce sens en l’absence d’une connaissance fine du dossier de leur part. Beaucoup d’autres leur ont répondu que cette grève serait justement le moyen de débattre enfin, mais également d’exprimer un soutien aux universités déjà lancées dans la lutte et de plus que plusieurs A.G. avaient veillé à informer sur ledit contenu de la réforme. Plusieurs enseignants-chercheurs ont constaté le peu de connaissance des étudiants sur le sujet et renouvelé leur impossibilité de réellement débattre en pointillés, entre deux cours, une correction de copies, une réunion, un déplacement sur le terrain etc.
[Une précision a été faite concernant le statut d’étudiant, qui diffère très sensiblement de celui d’"élève", terme souvent entendu dans la bouche de plusieurs intervenants, révélant la représentation qu’entretiennent certains étudiants sur eux-mêmes].

Un cadre de la présidence a tenté de démobiliser l’assemblée en faisant part, auprès de quelques-uns des personnels présents, de l’annonce imminente, par le gouvernement, que le dossier d’autonomie des universités ne serait plus d’actualité. Il faut donc craindre une nouvelle stratégie du ministère puisque ce bruit a été confirmé en soirée. En l’état, on peut facilement imaginer que la période estivale 2004 serait un moment propice pour relancer cette partie du dossier universitaire, en toute quiétude politique…

Au final, la grève a été largement votée.

Le campus est donc aujourd’hui dans le mouvement
avec un degré supplémentaire d’engagement.

L’U.F.R. de Philosophie, Sciences Humaines et Sociales s’avère la plus mobilisée à ce jour. Elle appelle les autres composantes de l’université de Picardie Jules Verne a se joindre au processus d’interruption des cours, et ce dans un souci d’information et de débat, aucun texte officiel clair ne répondant encore actuellement aux préoccupations de l’assemblée.

France 3 Picardie a couvert l’A.G. en en faisant son second titre lors du journal du soir.

Compte-rendu synthétique établi par
Christophe Baticle, Département de sociologie.


Des compléments pourront éventuellement venir apporter des précisions quant à cette assemblée générale.